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Troisième Commission: Pour le Haut-Commissaire pour les réfugiés, le pacte mondial sur les réfugiés sera un moyen de faire reculer la « déshumanisation »

AG/SHC/4247
31 OCTOBRE 2018
ASSEMBLÉE GÉNÉRALE TROISIÈME COMMISSION
SOIXANTE-TREIZIÈME SESSION, 41E SÉANCE – APRÈS-MIDI

À quelques semaines de l’adoption attendue du pacte mondial sur les réfugiés, le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, M. Filippo Grandi, s’est adressé aujourd’hui à la Troisième Commission avec un « sentiment d’urgence croissant » en estimant que jamais le besoin d’un tel instrument, « expression puissante du multilatéralisme dans le monde fragmenté d’aujourd’hui », ne s’était autant fait sentir, réfugiés et migrants étant devenus, selon lui, les « catalyseurs d’une tendance à la déshumanisation ».

M. Grandi a rappelé qu’au cours de l’année écoulée, les crises diverses avaient porté le nombre des personnes déplacées de force dans le monde à 68,5 millions, dont plus de 25,4 millions de réfugiés. Face à une absence quasi générale de solutions politiques aux conflits, le croisement entre les déplacements liés à ces violences et d’autres facteurs comme les changements climatiques, la pauvreté et l’inégalité se sont intensifiées, générant des flux de populations d’une nature plus complexe, a-t-il souligné, évoquant la situation des réfugiés au Bangladesh, en Syrie, en Libye, dans les Amériques ou encore au Soudan du Sud.

À propos des réfugiés rohingya qui peuplent des camps au Bangladesh depuis l’an dernier, « le plus grand défi auquel soit confrontée la région Asie-Pacifique » selon le Liechtenstein, M. Grandi s’est félicité des efforts locaux pour venir en aide à ces populations. Il a toutefois soutenu que les solutions à cette crise se trouvent au Myanmar, le Gouvernement devant s’attaquer aux causes profondes de cette crise, à savoir une discrimination enracinée, un déni arbitraire de citoyenneté et un manque de développement. Le Myanmar lui a répondu en déplorant le « pessimisme des Nations Unies » et en rappelant la signature de trois mémorandums avec le Bangladesh afin de préparer le retour des déplacés dans l’État rakhine.

Favorable à un renforcement du multilatéralisme, singulièrement pour les questions de déplacement forcé, M. Grandi a rappelé qu’il y a deux ans, l’Assemblée générale avait demandé à ses services de consulter les États Membres en vue de l’élaboration d’un pacte mondial. « S’il est un moment où le besoin d’un tel instrument se fait ressentir, c’est maintenant », a-t-il lancé, assurant que l’application du cadre d’action global pour les réfugiés dans 15 pays et deux régions portait déjà ses fruits. À l’en croire, le futur pacte, bien que non juridiquement contraignant, accélérera cette transformation « en plaçant la dignité, les droits et les aspirations des réfugiés et de leurs hôtes au centre d’une réponse plus équitable et plus prévisible ».

Les réactions à ce futur pacte sont apparues largement positives. Pour l’Union européenne, ce pacte est déjà un « catalyseur de changement » et marquera le début d’une nouvelle manière de travailler pour la protection des réfugiés. Au nom des États d’Afrique, les Comores y ont vu un moyen de traduire en acte la responsabilité partagée de l’accueil des réfugiés, tandis que l’Irlande disait en attendre une riposte au mouvement des réfugiés. La Norvège s’est dite ravie que le pacte soit fondé sur la Déclaration de New York, tout en estimant qu’il ne marquerait pas la fin d’un processus. À cet égard, la République islamique d’Iran a fait valoir que le texte en voie d’adoption resterait un outil de gestion de crise, ce à quoi M. Grandi a répondu qu’il serait aussi adapté aux solutions durables.

Plusieurs délégations ont aussi soulevé la question du partage du fardeau que représente l’accueil des réfugiés. La Turquie a ainsi rappelé qu’elle accueillait, à la fin de 2017, 2,5 millions de réfugiés, faisant observer qu’à la tragédie du déplacement vient s’ajouter les limitations socioéconomiques des pays d’accueil. Le Pakistan a souligné sa « générosité sans nom » dans l’accueil des réfugiés afghans, parlant de « la présence de réfugiés la plus longue depuis la Seconde Guerre mondiale ». L’Allemagne a rendu hommage à l’accueil des pays hôtes tout en expliquant avoir elle-même assumé ses responsabilités en recevant un grand nombre de réfugiés et en augmentant les quotas de réinstallation.

Le Haut-Commissaire a salué les nombreux États qui ont pris des « décisions humaines et parfois courageuses » pour réviser leurs législations et politiques, renforcer les droits des réfugiés et élargir l’accès à leurs programmes, marchés de l’emploi et systèmes de protection sociale nationaux. Il a également fait état d’un effort de financement collectif qui a permis de mobiliser 6,5 milliards de dollars de fonds de développement dont devraient bénéficier des millions de réfugiés et de membres de communautés locales. Tout en exprimant sa gratitude aux donateurs du HCR, M. Grandi a averti que le fossé entre les besoins et les ressources disponibles continuait de se creuser pour atteindre 45% cette année, ce qui devrait avoir des répercussions sur le traitement des crises en Afrique, notamment au Burundi, en République démocratique du Congo, en Somalie et au Soudan du Sud.

Les États-Unis ont déploré cette situation financière en rappelant leur contribution de 1,6 milliard de dollars au Haut-Commissariat pour l’exercice 2018 et leur position de premier bailleur de fonds de l’agence, ce dont M. Grandi les a remerciés, tout en faisant valoir aussi le rôle de l’Union européenne et de l’Allemagne. L’Afrique du Sud a, de son côté, souhaité que, dans le cadre de la mise en œuvre du futur pacte, il soit garanti que les ressources assignées au titre de l’assistance aux réfugiés soient complémentaires à l’assistance au développement ordinaire.

Sur un plan plus institutionnel, M. Grandi a estimé que la capacité du HCR à s’adapter aux nouvelles dynamiques et opportunités sur le terrain dépendrait de son aptitude à produire des protections et des solutions dans les crises de déplacement. Une réforme est pour cela engagée, dont la première phase vise à aligner les fonctions du Siège avec le terrain. Une nouvelle phase consiste à créer des bureaux nationaux autonomes en les déplaçant de Genève vers leurs régions respectives, a-t-il indiqué, ajoutant qu’en 2017, 21% des programmes de dépenses du HCR ont été alloués à des acteurs locaux et nationaux, contre 19% en 2016.

La Troisième Commission poursuivra sa discussion générale sur les réfugiés demain, jeudi 1er novembre, à 10 heures.

RAPPORT DU HAUT-COMMISSAIRE DES NATIONS UNIES POUR LES RÉFUGIÉS, QUESTIONS RELATIVES AUX RÉFUGIÉS, AUX RAPATRIÉS ET AUX DÉPLACÉS ET QUESTIONS HUMANITAIRES

Déclaration liminaire

M. FILIPPO GRANDI, Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, a présenté son rapport annuel en déclarant s’adresser à la Troisième Commission avec un « sentiment d’urgence croissant », les réfugiés et les migrants étant devenus, selon lui, les « catalyseurs d’une tendance à la déshumanisation » dont, bien souvent, le seul but est d’enregistrer des gains politiques immédiats. Dans ce contexte, la nécessité d’un objectif commun est plus aiguë que jamais, a-t-il dit.

Au cours des 12 derniers mois, des crises se sont déclarées, ont repris ou se sont aggravées, portant le nombre des personnes déplacées de force dans le monde à 68,5 millions, y compris plus de 25,4 millions de réfugiés, a rappelé M. Grandi. Alors que les solutions politiques aux conflits sont en majorité restées hors d’atteinte, le croisement entre les déplacements liés aux conflits ou à des violences, et d’autres facteurs comme les changements climatiques, la pauvreté et l’inégalité se sont intensifiées, générant des flux de populations d’une nature plus complexe. Le Haut-Commissaire a cité en exemple la situation des réfugiés au Bangladesh, en République arabe syrienne, en Libye, dans les Amériques et au Soudan du Sud.

S’agissant des réfugiés rohingya qui peuplent des camps au Bangladesh depuis l’an dernier, M. Grandi s’est félicité des efforts locaux pour venir en aide à ces populations. Mais les solutions à cette crise se trouvent au Myanmar, a-t-il soutenu. Le Gouvernement de ce pays doit s’attaquer aux causes profondes de cette crise, à savoir une discrimination enracinée, un déni arbitraire de citoyenneté et un manque de développement. De plus, a-t-il dit, la solidarité internationale est nécessaire pour le peuple de l’État rakhine, des deux côtés de la frontière, tant en matière d’aide au développement que de soutien à des solutions inclusives et durables.

Pour le Haut-Commissaire, la paix est restée largement insaisissable ces récentes années. Elle est rarement atteinte de manière complète et le retour à la stabilité est souvent lié à des opérations militaires ou de sécurité qui ne sont pas toujours accompagnées de mesures pour s’attaquer aux causes profondes. À ses yeux, la recherche de solutions et la construction d’une résilience pouvant y conduire sont, par conséquent, des éléments du cadre d’action global pour les réfugiés, lequel a inspiré une application régionale pour la situation en Somalie. Citant le cas des réfugiés syriens, il a jugé essentiel que les retours des réfugiés ne soient pas le fruit de décisions politiques.

Toutefois, a poursuivi M. Grandi, les développements politiques créent les conditions de l’émergence de solutions. Les accords politiques peuvent ouvrir la voie à une plus grande stabilité, et la participation des réfugiés aux processus politiques -négociations de paix ou élections- peut rétablir des liens avec leur pays, a-t-il expliqué.

La réinstallation doit aussi être considérée comme un outil de solutions et un instrument permettant un partage international des responsabilités, a estimé le Haut-Commissaire, tout en se disant préoccupé par la baisse des places disponibles. Il a également souhaité que se poursuivent les efforts visant à mettre fin à l’apatridie, félicitant à cet égard l’Espagne pour son accession à la Convention de 1961 et Haïti pour son adhésion aux deux conventions qui traitent de la question.

De l’avis de M. Grandi, la capacité du HCR à s’adapter aux nouvelles dynamiques et opportunités sur le terrain dépend de son aptitude à produire des protections et des solutions dans les crises de déplacement. La première phase de la réforme a visé à aligner les fonctions du Siège avec le terrain. Une nouvelle phase consiste à créer des bureaux nationaux autonomes en les déplaçant de Genève vers leurs régions respectives. De plus, a-t-il précisé, en 2017, 21% des programmes de dépenses du HCR ont été alloués à des acteurs locaux et nationaux, contre 19% en 2016. Dans le contexte plus large de la réforme de l’ONU, il s’est dit satisfait de coprésider le Groupe des innovations institutionnelles avec le Directeur exécutif du Programme alimentaire mondial.

M. Grandi s’est par ailleurs prononcé pour un renforcement du multilatéralisme, notamment pour les questions de déplacement forcé. À cet égard, il a rappelé qu’il y a deux ans, l’Assemblée générale avait demandé au HCR de consulter les États Membres pour élaborer un pacte mondial sur les réfugiés. « S’il est un moment où le besoin d’un tel instrument se fait ressentir, c’est maintenant », a-t-il affirmé. Selon lui, l’application du cadre d’action global pour les réfugiés dans 15 pays et au travers de deux approches régionales porte déjà ses fruits. C’est même devenu un point de convergence des solidarités, s’est-il félicité, jugeant que le futur pacte accélérerait cette transformation en plaçant la dignité, les droits et les aspirations des réfugiés et de leurs hôtes au centre d’une réponse plus équitable et plus prévisible.

Le Haut-Commissaire a souhaité saluer les nombreux États qui ont pris des décisions humaines, et parfois courageuses, pour réviser leurs législations et politiques, renforcer les droits des réfugiés et élargir l’accès à leurs programmes, marchés de l’emploi et systèmes de protection sociale nationaux. L’expertise de la Banque mondiale a également été vitale pour accompagner ces changements, a-t-il noté, faisant état d’un effort de financement collectif qui a permis de mobiliser 6,5 milliards de dollars de fonds de développement dont devraient bénéficier des millions de réfugiés et de membres de communautés locales.

Les ressources de développement doivent continuer à s’additionner aux financements humanitaires, a ajouté le Haut-Commissaire, se disant reconnaissant de la grande confiance qu’accordent les donateurs au HCR. Toutefois, a-t-il averti, le fossé entre les besoins et les ressources disponibles se creuse et atteindra 45% cette année. De fait, a-t-il déploré, les crises en Afrique, notamment au Burundi, en République démocratique du Congo, en Somalie et au Soudan du Sud, sont particulièrement affectées.

Revenant enfin au futur pacte mondial, le premier de ce type depuis plus d’un siècle, il a déclaré y voir « une expression puissante du multilatéralisme dans le monde fragmenté d’aujourd’hui ». Il a appelé les États Membres à lui apporter un fort soutien en vue de sa mise en œuvre.

Dialogue interactif

De nombreuses délégations ont souhaité dialoguer avec M. Filippo Grandi. Les États-Unis ont rappelé qu’ils étaient le premier bailleur de fonds en ce qui concerne l’assistance humanitaire au niveau mondial, ayant fourni 1.6 milliard de dollars au Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés durant l’exercice 2018. Ils ont déploré que, malgré cette contribution et celle des autres bailleurs, il existe un fossé entre les besoins et les ressources, alors que la meilleure façon de le faire est de partager le fardeau. L’Union européenne se félicite, pour sa part, d’être le plus gros bailleur de fonds humanitaires du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés. Elle appuie le pacte mondial sur les réfugiés et a félicité le HCR pour le processus transparent et inclusif qui a permis la mise en point du pacte, qui servira de cadre d’action global pour les réfugiés. Pour l’Union européenne, « ce pacte a déjà été catalyseur de changement et marquera le début d’une nouvelle manière de travailler pour la protection des réfugiés ».

Le Qatar s’est dit convaincu de l’importance de la solidarité et a affirmé qu’il ne lésinerait pas sur les efforts à fournir pour apporter une assistance humanitaire aux réfugiés par le biais des institutions gouvernementales du pays, telles que des institutions spécialisées des Nations Unies comme le HCR ou le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA).

Plusieurs délégations ont abordé la question du fardeau que représente l’accueil des réfugiés. La Turquie a ainsi rappelé les 2,5 millions de déplacés qu’elle accueillait à la fin de 2017, faisant remarquer qu’à la tragédie du déplacement venaient s’ajouter les limitations socioéconomiques des pays d’accueil. La Turquie considère par ailleurs la Déclaration de New York comme « un jalon pour traiter dans l’urgence les déplacements massifs ». Nous sommes le pays qui accueille le plus de réfugiés, a-t-elle expliqué, en précisant que ce n’était pas un choix, et que le fardeau devrait être partagé. La République islamique d’Iran a insisté sur le fait que la responsabilité d’accepter les migrants ne pouvait être portée par un seul pays et que l’hospitalité offerte par certains pays pendant plusieurs décennies ne devrait pas être considérée comme allant de soi. Pour l’Iran, le pacte mondial sur les réfugiés reste un outil de gestion de crise et non celui d’une situation durable.

L’Allemagne s’est félicitée de l’accueil des pays hôtes et a expliqué avoir joué son rôle en soutenant les réfugiés et en augmentant les quotas de réinstallation. La Roumanie a souligné que le déplacement représentait un défi qui suppose de la solidarité de la part de la communauté internationale. Elle se félicite que le pacte mondial pour les migrations se fasse l’écho de la riposte mondiale et viennent donner de l’espoir à ceux qui ont été obligés de quitter leur foyer. Elle applaudit en outre l’appel à un partage équitable des responsabilités. La Grèce, qui honore ses obligations internationales en tant que pays hôte, a expliqué qu’elle avait amélioré son cadre institutionnel pour l’octroi du droit d’asile. Son pays est prêt à travailler avec le HCR et les parties prenantes sur cette question.

Le Brésil partage l’évaluation du HCR et encourage un soutien prévisible et un partage des responsabilités. Il voit dans le pacte une occasion historique pour atteindre ces objectifs, et souligne que la question des réfugiés suppose un engagement plus fort que jamais au plan multilatéral.

Le pacte mondial sur les réfugiés a suscité de nombreux commentaires. Au nom du Groupe des États d’Afrique, les Comores l’ont vu positivement, parce qu’il permettra de traduire en actes la responsabilité de partager entre pays l’accueil d’un nombre important de réfugiés. Les Comores ont toutefois déploré que 51% des fonds demandés pour les opérations d’aide humanitaire en Afrique, en 2018, manquent encore et a appelé les États Membres à contribuer au financement du HCR. Les Comores considèrent en outre que les possibilités d’insertion des réfugiés ne concernent qu’un petit nombre de pays et exhortent les États à augmenter les retours. La Norvège est ravie que le pacte soit fondé sur la Déclaration de New York et remercie le HCR pour son processus inclusif, tout en notant que le pacte ne marquera pas la fin d’un processus. Elle attend en outre avec impatience le premier forum sur les réfugiés.

Alors que l’approche multilatérale est remise en question et que de plus de personnes ont besoin du soutien de la communauté internationale, l’Irlande voit dans le pacte et sa mise en œuvre une véritable riposte au mouvement des réfugiés.

Le Japon voit dans le pacte un document précieux et félicite le HCR pour sa volonté d’encourager un processus de dialogue inclusif. Il attache une grande importance au lien entre assistance humanitaire et développement. La République de Corée a souligné que nos sociétés étaient confrontées à de nouveaux défis qui affectent la vie des réfugiés. Avec le pacte, la communauté internationale a franchi une étape. La République de Corée espère que le pacte sera adopté par l’Assemblée générale. Elle a en outre accru sa contribution financière pour les réfugiés en 2015-2017 et a attiré l’attention sur les violences sexuelles et sexistes.

Pour l’Éthiopie, il faut une nouvelle approche pour la protection internationale des réfugiés et le pacte servira à concrétiser cette initiative. Mais elle déplore les manques de financement qui empêchent le HCR de fournir toute l’assistance humanitaire nécessaire.

Plusieurs autres délégations ont expliqué leurs efforts face aux mouvements de réfugiés, à l’image du Mexique, qui a mentionné les déplacements liés au « triangle Nord » et a expliqué que le pays veillait à ce que son système d’accueil soit respectueux du droit des migrants. Il a rappelé son programme pour les réfugiés « estas en su casa » qui donne les mêmes droits aux réfugiés qu’aux nationaux en matière d’éducation et de santé.

La Libye a réaffirmé la nécessité d’œuvrer pour rétablir la stabilité, ce qui permettra aux personnes de rester dans leur pays et ne pas risquer leur vie pour chercher une vie meilleure ailleurs. Elle s’est dite prête à partager son expérience. L’Afghanistan a salué le rapport circonstancié et appelé à des mesures urgentes pour lutter contre la situation difficile des réfugiés.

En revanche, le Myanmar, qui est revenu sur la crise des réfugiés qui l’oppose au Bangladesh, s’est dit inquiet de la situation des femmes et des enfants réfugiés. Il a rappelé que trois mémorandums avaient été signés entre les deux pays pour préparer un retour dans la dignité des déplacés dans l’État rakhine, lequel est en cours de négociations, et a déploré que l’ONU se soit déclarée inquiète de leur retour. « Le pessimisme des Nations Unies ne contribue pas à la résolution de cette crise », a-t-il ajouté. Mais pour le Liechtenstein, la question des Rohingya représente le plus grand défi actuel pour la région Asie-Pacifique.

L’Algérie a déploré que le rapport du Haut-commissaire ne parle pas des vagues migratoires dans les pays hôtes et d’accueil et ne se concentre que sur les bailleurs de fonds, alors que l’Afrique du Nord est une terre à la fois de transit et d’accueil. Elle a de plus regretté que, malgré les visites du Haut-commissaire dans les camps de réfugiés rassemblant des Sahraouis, le rapport ne donne que des informations obsolètes.

Enfin, le Maroc a demandé quel était l’avenir du Haut-Commissariat, mais également quels étaient les efforts consentis pour améliorer la collaboration avec les États et comment pouvait être renforcés les bureaux régionaux. Il a également demandé quelles mesures étaient prises pour l’enregistrement de camps de réfugiés. Plus largement, le Nigéria a déploré que les mécanismes sur les droits fondamentaux ne soient pas harmonisés sur le plan juridique et a demandé si un audit sur les efforts du Haut-Commissaire ne serait une solution.

Réponses

Dans ses réponses, M. FILIPPO GRANDI a déclaré que le pacte n’était pas seulement un outil de riposte d’urgence à la situation des réfugiés mais que c’était aussi un outil pour les solutions durables. M. Grandi a insisté sur le fait que la réponse à la crise des réfugiés ne saurait être que collective, bien que certains pays aient actuellement un rôle essentiel à jouer, comme la Turquie, qui accueille le plus de réfugiés, mais également l’Iran, l’Éthiopie ou encore le Mexique, qui sont dans des situations similaires.

Le Haut-Commissaire s’est ensuite attardé sur la situation des Rohingya et leur retour. Il a souligné que le Haut-Commissariat accordait une grande importance aux mémorandums d’accord conclus entre le Myanmar, le Bangladesh et le Programme des Nations Unies pour le développement. Il a rappelé que ses services aimeraient avoir un accès plus général pour mener des évaluations, alors que les pays concernés devraient travailler à gérer les problèmes les plus fondamentaux, comme l’accès aux services de santé et au marché du travail, car « si ces questions ne sont pas traitées, on ne pourra rien faire pour qu’ils rentrent ». M. Grandi a également évoqué le retour des Rohingya déplacés à l’intérieur du Myanmar.

À propos du financement du HCR, le Haut-Commissaire a remercié les États-Unis, qui en sont les bailleurs de fonds les plus généreux, ainsi que l’Union européenne et l’Allemagne, qui le soutiennent financièrement. Concernant la restructuration interne du HCR, il a indiqué que plusieurs paramètres avaient été arrêtés. « Nous sommes dans une phase de conception », a-t-il dit. À partir de janvier, il compte donner des précisions sur cette démarche. Quant au déménagement des bureaux régionaux, il se fera en conformité avec la présence d’autres institutions des Nations Unies et du renforcement des équipes de pays. Cela, a-t-il tenu à préciser, n’est qu’un aspect de la réforme. Quant à la création d’une division sur la résilience, il a indiqué que celle-ci s’attèlerait à chercher des solutions durables et rassemblerait les éléments et les tâches accomplis par le passé par d’autre divisions.

M. Grandi a rappelé que l’enregistrement des réfugiés était une opération relevant du pays d’accueil. Le HCR, a-t-il dit, offre des recommandations et apporte une assistance technique mais c’est le pays hôte qui doit identifier les personnes réfugiées pour garantir leur protection et leur apporter assistance. Il a par ailleurs réfuté toute accusation de politisation de l’action du HCR. Le HCR, a-t-il insisté, agit sur un plan strictement humanitaire, « il n’y a aucun dessein politique ».

Quant à l’avenir, après l’adoption du pacte, M. Grandi a estimé qu’il s’agirait d’abord de faire le point dans le cadre du « Forum mondial des réfugiés », prévu en 2019, à Genève. Il s’agira notamment de tirer les enseignements et d’identifier les meilleures pratiques en la matière.

Discussion générale

M. EDUARDO FERNÁNDEZ-ZINCKE, Union européenne, a rappelé que le déplacement forcé est un phénomène à l’échelle mondiale qui nécessite des solutions globales. Cette question ne peut être réglée que dans le cadre de l’action de la communauté internationale. Les pays en développement continuent d’accueillir la majorité des réfugiés et de supporter le fardeau des déplacements forcés, a-t-il fait observer. Il est dès lors évident que « nous ne pouvons pas continuer de faire comme d’habitude ». L’Union européenne a entendu l’appel du Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés pour un partage équitable des charges, tel que stipulé dans la Déclaration de New York pour les réfugiés et les migrants, il y a deux ans, et réaffirmé dans le pacte mondial sur les réfugiés.

L’Union européenne et ses États membres soutiennent ce pacte et y voient une importante manifestation de la volonté politique et de l’ambition de la communauté internationale de renforcer la solidarité avec les réfugiés et les pays hôtes. Alors que « nous nous orientons vers une réponse plus prévisible à cette question, nous devons faire davantage pour empêcher les déplacements forcés », a insisté le représentant, qui a préconisé d’en examiner les causes et de redoubler d’efforts pour trouver des solutions pour ceux qui en souffrent.

M. GILLES DAVID CERUTTI (Suisse) s’est déclaré préoccupé par l’augmentation du nombre de personnes déplacées et a déploré que les solutions soient toujours insuffisantes. Il s’est réjoui que le pacte mondial sur les réfugiés vienne réaffirmer la nécessité du régime de protection des réfugiés, notamment leur droit de demander l’asile et le non-refoulement. Il a également salué la référence au phénomène de déplacements forcés liés aux désastres. Il a invité tous les États à endosser le pacte par le bais de la résolution qu’adoptera l’Assemblée générale. En ce qui concerne la protection des réfugiés, le représentant a souligné la nécessité de leur permettre de vivre dans la dignité. Il a aussi noté que les déplacés internes -42 millions de personnes– étaient deux fois plus nombreux que les réfugiés.

La Suisse soutient en outre le Haut-Commissariat dans ses actions contre la fraude et a encouragé ce dernier à renforcer ses bureaux régionaux. Le représentant a fait part de son soutien à la conclusion de la revue opérationnelle 2017, avant de demander si le Haut-Commissaire pouvait informer le Comité permanent interagences sur les mesures prises dans ce cadre.

M. JOHN KYOVI MUTUA (Kenya) a souligné que, depuis son indépendance, son pays avait accueilli un large nombre de réfugiés ayant fui les conflits dans les pays voisins. Le Kenya est hôte actuellement de 431 901 réfugiés, un nombre cependant en baisse en raison de l’accord tripartite conclu entre le Gouvernement kenyan, celui de la Somalie et le HCR. Cet accord a permis de faciliter le retour volontaire et sécurisé de près de 100 000 réfugiés somaliens ces cinq dernières années, a précisé le représentant. Enfin, alors que le nombre de réfugiés dans le monde continue de croître, le Kenya juge impératif que les États Membres honorent les obligations internationales en la matière.

Mme MALEEHA LODHI (Pakistan) a déploré que la moitié des réfugiés aient moins de 18 ans, une situation « endémique et catastrophique » qui nécessite l’engagement renforcé de la communauté internationale, alors que les pays à « revenus inférieurs » continuent d’assumer la plus grande part de responsabilité dans l’accueil des réfugiés. La représentante a de plus déploré que la majorité des demandes d’asile soient rejetées et que plus de 60% des réfugiés vivent dans à peine 10 pays.

Mme Lodhi a ensuite insisté sur la « générosité sans nom » de son pays dans l’accueil des réfugiés afghans, parlant de « la présence de réfugiés la plus longue depuis la Seconde Guerre mondiale ». Pour le Pakistan, la communauté internationale se doit de venir en aide aux pays accueillant les réfugiés car le partage du fardeau est une nécessité. À cet égard, la représentante s’est déclarée préoccupée par les initiatives de certains pays qui veulent faire émerger des instruments financiers novateurs: « 80% des pays d’accueil sont des pays en développement et ne devraient pas être criblés de dettes » a-t-elle conclu.

M. ILARIO SCHETTINO (Italie) s’est dit alarmé par le nombre de déplacés dans le monde qui va en augmentant. Ces personnes fuient les conflits et les crises, elles sont assujetties à tout un éventail de pratiques qui portent atteinte à leurs droits fondamentaux, a-t-il déploré, pointant du doigt les trafiquants et autres réseaux de crimes organisés. Pour l’Italie il faut une riposte humanitaire globale dans le cadre d’une approche holistique. Le représentant a estimé que le Haut-Commissaire et ses services s’étaient acquittés avec brio de sa tâche dans ce domaine. Pour finir, il s’est dit convaincu que le pacte mondial sur les réfugiés offrirait des solutions durables à l’ensemble des réfugiés et aux pays hôtes, en fournissant à ces derniers un soutien durable.

M. AALMUSTAFA (Iraq) a expliqué que son pays fournissait une protection et un appui aux réfugiés avec les partenaires et agences des Nations Unies, et que les services de sécurité iraquiens avaient réussi à créer des couloirs humanitaires lors des assauts contre les places tenues par Daech. Malgré le défi du terrorisme et les circonstances difficiles, l’Iraq accueille ses « frères et sœurs syriens » qui ont fui le terrorisme, a rappelé le représentant. En outre, a-t-il fait observer, ces derniers reçoivent un traitement égal à celui dont jouissent les ressortissants iraquiens. « Nous le devons aux Syriens qui ont accueilli des Iraquiens par le passé » a-t-il expliqué, avant de rappeler que l’Iraq accueillait sur son sol 248 000 réfugiés syriens.

M. ALBERT SITNIKOV (Fédération de Russie) a appelé à soutenir l’action du HCR dans le cadre de son mandat. Il a indiqué qu’aujourd’hui il fallait faciliter le retour des réfugiés syriens et ne pas politiser ce processus, et a plaidé pour un soutien à l’initiative russo-syrienne en ce sens. Pour la Fédération de Russie, le pacte mondial sur les réfugiés permettra de préserver les droits des réfugiés et des apatrides dans le monde.

La Fédération de Russie estime par ailleurs que la situation actuelle en Europe est le résultat de l’ingérence des pays occidentaux au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, où ils ont cherché à déstabiliser ou renverser des gouvernements. Cette situation est inacceptable, a insisté le représentant, pour qui les Occidentaux « doivent maintenant assumer ces flux de réfugiés, le résultat de leur ingérence ».

M. TALAL S. S. S. ALFASSAM (Koweït) a expliqué que son pays œuvrait à la stabilité au Yémen, grâce à 88 millions de dollars d’assistance humanitaire à ce pays, où la situation s’est détériorée après le coup d’état des houtistes. À propos de la crise en Syrie, qui dure depuis huit ans, le représentant a déploré le silence de la communauté internationale et regretté le nombre de victimes syriennes. Il a rappelé que le Koweït avait organisé deux conférences pour soutenir la Syrie, l’une à Londres en 2016 et l’autre à Bruxelles en 2017, et qu’il avait apporté 1,6 milliard de dollars en termes d’assistance à la Syrie. Enfin, le représentant a rappelé la visite effectuée par le Conseil de sécurité, fin avril, dans l’État rakhine au Myanmar, ainsi qu’au Bangladesh. Il a dit avoir vu les destructions de villes et de villages et entendu des témoignages et récits de violations des droits de l’homme. Il s’est déclaré préoccupé par les déplacements massifs de Rohingya vers le Bangladesh, parlant à ce propos de la « pire crise humanitaire de cette ère ».

Pour M. DANG TRUONG SON (Viet Nam), la crise des réfugiés est un défi pour le monde contemporain. En 2017, 68,5 millions de personnes, dont 40 millions de déplacés internes, avaient dû quitter leur foyer, et des millions de personnes à travers le monde sont apatrides. Le Viet Nam a contribué positivement au processus consultatif du pacte mondial sur les migrations, insistant sur la transparence nécessaire pour distinguer les réfugiés des migrants qui fuient leur pays pour des considérations économiques, ainsi que sur un soutien à un retour volontaire et sûr. Le représentant a recommandé l’établissement d’un mécanisme pour partager de manière équitable le fardeau et ses responsabilités.

M. AMANUEL GIORGIO (Érythrée) s’est déclaré préoccupé par l’augmentation des déplacements forcés dans les pays en développement et son impact sur les conditions socioéconomiques de ces derniers. Le représentant a déploré la modicité des ressources disponibles pour lutter contre les déplacements humains et a estimé que le Haut-Commissariat devrait se concentrer sur son mandat de base, qui est de fournir une assistance aux réfugiés. Il a ainsi appelé ce dernier à coopérer avec tous ses ressortissants bloqués dans des zones de conflits, comme en Libye. Il faudrait davantage d’assistance dans ce domaine », a-t-il plaidé.

Le représentant s’est par ailleurs opposé aux rapatriements dans le cadre d’expulsions forcées et a dénoncé le fait que les Érythréens subissaient des violations des droits de l’homme. Il a aussi demandé que le Haut-Commissariat travaille avec les pays d’origine avant toute élaboration de politique concernant les ressortissants dudit pays.

M. YE MINN THEIN (Myanmar) a estimé que le pacte mondial sur les réfugiés serait un instrument important pour traiter de la question. La prévention et la connaissance des causes profondes de ce phénomène sont nécessaires et supposent une contribution de tous les acteurs, a estimé le représentant, qui a souligné le rôle de catalyseur du HCR. Après les attentats terroristes commis, en août 2017, dans l’État rakhine, le problème des réfugiés entre le Bangladesh et le Myanmar est devenu une crise de dimension internationale, a affirmé M. Thein, qui a évoqué les trois mémorandums signés avec le Bangladesh et le PNUD, qui ont permis de procéder à l’évaluation de 23 villages. Il a ainsi été possible de recenser toutes les initiatives des communautés locales pour rétablir la confiance et une coexistence pacifique, a encore affirmé le représentant.

M. RICARDO DE SOUZA MONTEIRO (Brésil) a souligné l’engagement constructif de son pays dans l’élaboration du pacte mondial sur les migrations. Le Brésil a montré sa volonté d’œuvrer pour aller vers l’établissement d’un cadre robuste en matière de responsabilité partagée, a-t-il affirmé: « Nous avons insisté sur la nécessité de traiter les besoins et priorités au plan national et de s’assurer que le développement de la coopération s’ajoutait à l’assistance régulière sans conditions ». M. de Souza Monteiro s’est félicité que certains éléments contenus dans le pacte figurent, d’ores et déjà, dans la réalité de son pays: « nos pratiques et politiques nationales sont alignées sur le pacte », a-t-il fait observer. Pour finir, il a souligné l’importance de la fonction assignée au forum mondial sur les réfugiés et indiqué que son pays était totalement engagé dans ce processus. Le Brésil attend donc avec impatience sa première édition, prévue en 2019.

M. BEKZHAN BAIZHANOV (Kazakhstan) a indiqué que son pays soutenait le pacte mondial, qualifié de document équilibré et pratique. Même s’il n’est pas contraignant, il reflète l’engagement politique et le niveau d’engagement de la communauté internationale, s’est-il félicité. L’un des objectifs premiers, selon le représentant, est de faciliter l’accès à des solutions durables. Dans ce cadre, le rapatriement volontaire est la meilleure solution. En tant que pays d’Asie centrale, le Kazakhstan a contribué à la promotion au retour volontaire des réfugiés afghans dans leur pays, a poursuivi le représentant, ajoutant que le Kazakhstan continuait de fournir une assistance humanitaire et technique à l’Afghanistan.

M. LESETLA ANDREAS TEFFO (Afrique du Sud) s’est déclaré inquiet du nombre de personnes déplacées et en a rappelé les causes: conflits armés ou persécutions violentes. Il a insisté sur la nécessité de continuer d’investir dans les efforts ayant pour but de traiter les racines du déplacement. Le représentant a également déploré que les flux de réfugiés, qui arrivent de manière disproportionnée dans les pays en développement, affectent négativement ces pays d’accueil et leur développement. Il a donc insisté sur la nécessité de modèles de financement censés favoriser la mise en œuvre du pacte mondial. Il a également insisté sur l’importance d’une garantie que les ressources assignées au titre de l’assistance aux réfugiés s’ajoutent à l’assistance au développement ordinaire.

Mme ELENE AGLADZE (Géorgie) a réaffirmé son engagement pour traiter la question des personnes déplacées, tant sur le plan national qu’à l’échelle mondial. À cet égard, la Géorgie accueille avec satisfaction le Plan d’action pour faire progresser la prévention, la protection et les solutions pour les personnes déplacées dans leur propre pays 2018-2020, adopté en mai dernier à l’occasion du vingtième anniversaire des Principes directeurs relatifs au déplacement de personnes à l’intérieur de leur propre pays. La représentante a cité les nombreux programmes lancés par son pays pour porter assistance aux conditions de vie des personnes déplacées d’Abkhazie, mais a regretté que tous les appels lancés par son pays soient ignorés par la Fédération de Russie, puissance qui exerce le contrôle effectif sur les territoires géorgiens occupés.

Mme HELLEN MKHWEO CHIFWAILA (Zambie) a lancé un appel à la communauté internationale pour multiplier les interventions pour freiner l’afflux des réfugiés dans le nord du pays, au risque de se retrouver face à une crise humanitaire. La Zambie a besoin de près de 74 millions de dollars pour la seule année 2018 pour répondre de manière adéquate aux besoins des réfugiés et des communautés locales, a-t-elle ajouté, citant des estimations. Pour finir, la représentane a insisté sur l’urgence de traiter les causes qui exacerbent les larges mouvements de réfugiés et de s’assurer que la réponse internationale s’inscrira dans les principes de responsabilité partagée.

Pour M. ALEXANDER TEMITOPE ADEYEMI AJAYI (Nigéria), il ne fait aucun doute que son pays a été affecté par la crise mondiale des réfugiés aussi bien en tant que pays d’origine que de transit et de destination. Mais, au-delà de la question du phénomène des réfugiés, il y a la question des déplacés internes pour plusieurs raisons, dont le fléau du terrorisme et l’effet des changements climatiques, a-t-il insisté. Au Nigéria, a-t-il poursuivi, « nous estimons que les autorités locales doivent montrer la voie pour faire face au défi sécuritaire et humanitaire ». Les partenaires sont là pour soutenir et non pas se substituer aux efforts du gouvernement, a-t-il insisté.

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