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Bulletin humanitaire République centrafricaine Numéro 29 / novembre 2017

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FAITS SAILLANTS

  • La crise humanitaire s’aggrave en Centrafrique. Selon l’Aperçu des besoins humanitaires pour l’année 2018, 2,5 millions de personnes auront besoin d’une aide humanitaire.

  • Le début de la saison de la transhumance marque une augmentation des incidents sécuritaires et par conséquent une détérioration de la situation humanitaire dans les villes et villages situés le long des couloirs de transhumance.

  • La recrudescence de la violence et les attaques contre leurs installations poussent les acteurs humanitaires à se retirer des régions où les populations ont un grand besoin d’assistance.

CHIFFRES CLEFS

# de personnes déplacées 600 250

# de réfugiés centrafricains 518 196

Population ayant besoin d’une aide humanitaire 2,4 M

Population touchée par l’insécurité alimentaire 2 M

FINANCEMENT

497,3 millions $ Requis pour le Plan de réponse humanitaire en 2017

168,5 millions $ Soit 34% des fonds ont été mobilisés dans le cadre du HRP à la fin novembre.

2,5 millions de Centrafricains ont besoin d’une aide humanitaire

Un aperçu des besoins humanitaires

La crise humanitaire en Centrafrique est l’une des plus aigües au monde. L’Aperçu des besoins humanitaires 2018, développé ce dernier trimestre et basé sur l’analyse des vulnérabilités, observe que 2,5 millions de Centrafricains ont besoin d’une assistance humanitaire. Ce total est en augmentation comparé à fin 2016 où la population dans le besoin était estimée à 2,2 millions de personnes. Parmi les populations affectées fin 2017, 589 090 personnes en situation d’urgence ont des besoins humanitaires critiques.

Plus d’1,79 million de personnes ont des besoins aigus liés à des vulnérabilités chroniques et 135 428 personnes ont des besoins humanitaires d’appui au retour, la réintégration et la réinstallation. La République centrafricaine continue donc de traverser une crise complexe pour laquelle l’action humanitaire doit, plus que jamais, être mise en oeuvre dans le respect des principes fondamentaux qui la guident et de la centralité de la protection.

Résurgence de la violence à Bria

A Bria, chef-lieu de la préfecture de la Haute Kotto, les tensions menacent à nouveau la ville depuis le début du mois de novembre 2017 avec la reprise des affrontements entre les groupes armés le long des axes Bria-Ouadda (nord) et Bria-Ippy (sud). Une mission humanitaire indique que, les villages et hameaux sont désertés jusqu’à 29 km de Bria sur la route de Ouadda. La majorité a été pillée et brulée au cours des affrontements. La population civile s’est réfugiée à Bria, dans les rares villages épargnés les plus proches ou encore en brousse. Dans quelques autres localités, la seule présence humaine se résume à celle de groupes armés. Dans cette zone, deux centres de santé et les écoles ont été fermés faute de personnel et de médicaments.

Les populations, dont les femmes et les enfants, qui ont eu la vie sauve manquent de tout. Leur situation est extrêmement préoccupante car la violence empêche un accès vers cette population en détresse sur les axes.

Il y a sept mois, en mai 2017, un cycle de violence avait entraîné plus de 41 000 déplacés à Bria, soit la grande majorité des habitants de la ville. Le principal site de déplacés, celui de PK3, a vu sa population augmenter de manière fulgurante. De 26 747 déplacés internes à la fin du mois de septembre, ils sont désormais 35 000 aujourd’hui, soit une augmentation de près de 20%. La présence visible d’éléments d’un groupe armé qui auraient érigé une base au sein du site constitue un frein de taille à la provision d’aide humanitaire et un obstacle majeur à la protection des civils. Cette violation du caractère neutre et civil du site est constamment dénoncée par la communauté humanitaire et l’engagement avec l’ensemble des parties concernées se poursuit à ce sujet.

Dans un contexte où la situation sécuritaire continue de se détériorer, les acteurs humanitaires déplorent les intrusions devenues récurrentes de membres de groupes armés dans l’enceinte de l’hôpital de Bria. Ces éléments interdisent l’accès à l’hôpital à leurs adversaires blessés en proférant des menaces à leur encontre ainsi qu’au personnel soignant.

Violations du Droit international humanitaire

Selon le Droit international, « les hôpitaux civils organisés pour donner des soins aux blessés, aux malades, aux infirmes et aux femmes en couches ne pourront, en aucune circonstance, être l’objet d’attaques ; ils seront, en tout temps, respectés et protégés par les Parties au conflit ».
L'article 3 commun aux quatre Conventions de Genève est applicable aux conflits armés non internationaux et stipule que « Les personnes qui ne participent pas directement aux hostilités, y compris les membres de forces armées qui ont déposé les armes et les personnes qui ont été mises hors de combat par maladie, blessure, détention, ou pour toute autre cause, seront, en toutes circonstances, traitées avec humanité, sans aucune distinction de caractère défavorable basée sur la race, la couleur, la religion ou la croyance, le sexe, la naissance ou la fortune, ou tout autre critère analogue ». Par conséquent, les groupes armés doivent se conformer à leurs obligations internationales, à savoir traiter et soigner « avec humanité par la Partie au conflit qui les aura en son pouvoir, sans aucune distinction de caractère défavorable basée sur le sexe, la race, la nationalité, la religion, les opinions politiques ou tout autre critère analogue ». Par ailleurs, « Les blessés et les malades seront recueillis et soignés ».

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